Sur la trace

Que faire des traces laissées par ceux qui nous ont précédés ? Si ce questionnement s’est imposé à Roger Contreras à propos d’une simple empreinte de pneu laissée dans la terre par un engin de chantier, ne vous méprenez pas.  Cette empreinte ordinaire n’est pas dénuée de gravité ni d’intérêt. Car elle est le signe d’un passage, d’un trajet, mais aussi de travail et d’efforts. Elle n’est pas dénuée non plus d’intérêt dans sa forme géométrique et esthétique, qui donne rythme et mesure. La démarche artistique de Roger Contreras ressemble à une quête qu’il mène avec ténacité et humilité car elle lui est nécessaire. Avec curiosité car sans contrainte de technique, de support ou de matière tant qu’ils servent son besoin de réponse. Ces réponses, il nous les propose sous forme d’œuvres toujours liées au même signe et pourtant différentes car évoluant au fil du temps. A la force et la puissance dégagées par les traces marquées, les couleurs sombres et les matières pesantes succèdent peu à peu la légèreté et la clarté de traces presque évanescentes. Non pas que ces traces s’effacent mais comme si elles s’échappaient et nous invitaient à les suivre dans leur envol. Garder ces traces en mémoire et laisser la mémoire faire son chemin. C.A